- déboulonner
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• 1871 ; de dé- et boulonner1 ♦ Démonter (ce qui était boulonné). Déboulonner une pièce mécanique. La colonne Vendôme fut déboulonnée sous la Commune.2 ♦ Fig. et fam. Déposséder (qqn) de sa place, de son poste (⇒ abattre, démolir, renverser; fam. vider); détruire le prestige de (qqn), comme si on déboulonnait sa statue. Un « journal humoristique ultra, créé pour déboulonner Jules Ferry » (A. Gide).⊗ CONTR. Boulonner.Synonymes :- blackbouler (familier)- débarquer (familier)- dégommer (familier)- limoger- vider (populaire)déboulonnerv. tr.d1./d Enlever les boulons de, démonter (ce qui était boulonné).d2./d Fig., Fam. Déboulonner qqn, lui faire perdre son prestige; lui retirer son poste, ses responsabilités. Déboulonner un homme politique.⇒DÉBOULONNER, verbe trans.A.— Enlever des boulons.— P. ext. Démonter ce qui était boulonné. Déboulonner un rail (cf. SARTRE, Mains sales, 1948, 2e tabl., 3, p. 42).♦ Déboulonner une statue. Abattre une statue.B.— Au fig., fam.1. Détruire le prestige d'une personne (comme si on abattait sa statue) :• 1. Pour moi, déboulonné du pôle de stylite qui me sied, dès qu'un corps a trop de son secret, j'affiche : celles qui voient tout, je les invite à venir, à mon bras, des soirs, prendre les frais.LAFORGUE, L'Imitation de Notre-Dame la Lune, 1886, p. 260.2. Déposséder quelqu'un de son poste, de sa place. Il s'est fait déboulonner aux dernières élections :• 2. Aussi aux dernières élections, ou aux avant-dernières, il faillit être déboulonné de Montargis, je dis déboulonné comme député, par un juif extrêmement riche et naturellement radical.PÉGUY, L'Argent, 1913, p. 1224.Prononc. et Orth. :[
], (je) déboulonne [
]. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1867 « démonter ce qui est boulonné » (GONCOURT, M. Salomon, p. 375); 1871 fig. (VIRMAITRE, Dict. arg. fin-de-s., Suppl., p. 87 : [Depuis 1871] faire tomber un homme, c'est le déboulonner); 1886 « déposséder quelqu'un de sa place » (LAFORGUE, loc. cit.); cf. 1911 déboulonner son idole (L. DAUDET, Mésentente, p. 242). De boulonner; préf. dé-. Fréq. abs. littér. :11.
déboulonner [debulɔne] v. tr.ÉTYM. 1867; de 1. dé-, et boulonner.❖1 Démonter (ce qui était boulonné). || Déboulonner une statue. || La colonne Vendôme fut déboulonnée par la Commune.2 Fam. (Compl. n. de personne ou de groupe). Détruire le prestige, la légende de (qqn), comme si l'on faisait tomber sa statue; déposséder de sa place, de son poste. ⇒ Démolir, renverser. || « Déboulonner les idoles » (A. Gill, in D. D. L.). || Il s'est fait déboulonner aux dernières élections. ⇒ Blackbouler, vider.1 Les Henri Rondeaux recevaient le Triboulet, journal humoristique ultra, créé pour déboulonner Jules Ferry; cette feuille était pleine d'immondes dessins dont tout l'esprit consistait à instrumenter en trompe le nez du « Tonkinois », ce qui faisait la joie de mon cousin Robert.Gide, Si le grain ne meurt, IV, p. 99.2 (…) une élite nouvelle (…) s'attelait à la tâche de déboulonner une féodalité (…).Claude Lévi-Strauss, Tristes tropiques, p. 9.——————déboulonné, ée p. p. adj.♦ Démonté. || Statue déboulonnée. — Figuré :3 S'il avait été un écrivain célèbre au lieu d'être le second personnage d'une République déboulonnée, peut-être s'en fût-il tiré lui aussi.F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 165.❖CONTR. Boulonner, relever. — Appuyer, soutenir. — Réélire.DÉR. et COMP. Déboulonnage, déboulonnement, indéboulonnable.
Encyclopédie Universelle. 2012.